17 décembre 2005

La SACD nous a répondu

On avait oublié !
Notre dernière demande de subvention remonte à janvier 2001. Bien entendu, les bailleurs nous ont toujours répondu par la négative. En 2001, cela faisait 8 ans que l’on essayait d’être subventionné afin d’élargir notre activité artistique et nos actions civiques. Mais les pouvoirs publics n’ont jamais souhaité nous encourager dans une telle perspective.
La dernière en date nous a bien découragé. Il s’agissait d’une demande auprès du Conseil Général de Seine-et-Marne. C’était pour nous aider au montage du spectacle Jeune Public « Le Pays de Mère Nature ». Pour une fois, nous rentrions dans leur cahier des charges. Tout était parfait. Mais, nous avons reçu une lettre de la direction de affaires culturelles du Conseil Général nous informant que nous avions droit à cette subvention mais que malheureusement ils cessaient de subventionner les spectacles Jeune Public de cette manière et qu’ils allaient nous écrire ce qu’allaient être leurs nouvelles conditions. En 2005, je vous rassure, on attend toujours leur courrier !
Alors nous avons abandonné toute idée de demande de subvention pour consacrer notre temps à la construction et la diffusion de nos projets.

Je ne sais pas ce qui nous a pris avec ce nouveau spectacle « L’île du trésor oublié ». Nous avons formulé en septembre 2005 trois demandes de subvention - Rien que ça ! - pour des aides à l’écriture : auprès de l’association Beaumarchais, le Ministère de la Culture et la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD).

La SACD nous a répondu. Et devinez quoi… C’est négatif ! Encore plus fort : notre dossier n’est même pas passé en commission. Leur justification : nous n’avons pas assez de représentations prévues sur les deux années à venir.
Il faut préciser que nous montons ce spectacle en co-réalisation avec la ville de Melun Nous en sommes très heureux et nous les remercions de leur partenariat qui se passe très bien car de 4 représentations nous passons à 8. 4 représentations sont déjà complètes et les autres sont sur la même voix. Ce succès pour les remercier de leur confiance. De plus, nous souhaitons longue vie à notre spectacle. Nous allons le proposer et le jouer partout où l’on pourra et l’on voudra bien de nous. Mais à ce jour, c’est vrai, nous n’avons pas d’autres dates de prévu.
Alors que soit disant selon la SACD il nous aurait fallu avoir la liste des 35 prochaines représentations sur deux ans pour prétendre à leur subvention.
Mais lorsque l’on est une structure qui avant même d’avoir créé un spectacle a déjà au minimum 35 représentations de prévu, est-ce qu’une subvention est indispensable ? J’ai le regret de dire que c’est toujours les plus riche qui sont aidé. Regardez, avec le protocole de l’intermittence du spectacle de 2003, plus vous avez un revenu conséquent et plus vous pouvez prétendre à des allocations chômage importantes. Imaginez l’allocation Assedic potentielle de Gérard Depardieu… Est-ce normal de subventionner le plus puissant à rester en haut et de n’octroyer aucun droit à celui qui est en bas l’échelle professionnelle ? Selon eux : bien sûr que oui ! Et ces puissants ne sont–ils pas mal à l’aise d’accepter une aide pour se maintenir en place ? Bien sûr que non !
Il est loin le temps où Louis Jouvet au sommet de sa gloire et de sa puissance rendait aux pouvoirs publics les subventions qui l’avait aidées à monter son spectacle (La Folle de Chaillot).
Est-ce que François Morel et Audrey Tautou ont besoin d’être aidé ? (La liste des heureux gagnants qui auront 15000 € de la SACD.) Apparemment oui, et Le Bateau Ivre (une toute petite compagnie théâtrale inconnue des médias et des pouvoirs publics) ? N’y songez pas, ils n’ont même pas le droit de passer en commission et n’auront surtout plus le droit de représenter ce spectacle.
Voilà tout cet écrit ne servira à rien, surtout pas à leur donner de scrupules, ni à nous fermer des portes (existent-t-elles vraiment ?) mais ça va mieux en le disant. En plus cela vous informe sur notre situation. Tout n’est pas toujours aisé d’agir pour la culture en France.

Histoire à suivre car on attend deux autres réponses…

Philippe pour « Le Bateau Ivre ».

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